Vespasienne : le maire se questionne sur la décision du ministère de la Culture
Juin 19, 2025

Vespasienne du parc Antoine-St-Onge
Le maire se questionne sur la décision tardive du ministère de la Culture et des Communications qui entend désigner le bâtiment comme « patrimonial »

Le maire de Shawinigan, Michel Angers, exprime aujourd’hui sa profonde déception à la suite de l’intervention tardive du ministère de la Culture et des Communications (MCC) concernant la vespasienne du parc Antoine-St-Onge. En effet, cette semaine, la Ville a reçu une lettre du ministère indiquant « son intention de classer la vespasienne en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel ».

« Ça fait plus d’un an qu’on étudie le dossier de la vespasienne et de la piscine. Notre première intention était de conserver et de réhabiliter le bâtiment de 1939. Mais les coûts soumis dans le cadre des appels d’offres dépassent de 34 % les prévisions budgétaires, soit plus de 2,4 M$. En plus, la structure est mal en point et elle ne répond plus aux normes ni aux attentes des citoyens. Pour toutes ces raisons, et d’un point de vue de saine gestion des finances publiques, le comité de démolition avait accepté d’aller de l’avant et le tout avait été entériné par le conseil municipal », explique le maire de Shawinigan, Michel Angers.

Le bâtiment est vétuste et démontre plusieurs lacunes : structure endommagée, ventilation inexistante, usage réduit, plomberie désuète, etc. À cela doivent s’ajouter, des obligations supplémentaires qui pourraient être imposées par une éventuelle classification patrimoniale du bâtiment, une désignation qui n’était pas en vigueur au moment des analyses techniques et financières.

« C’est certain que si on doit réhabiliter le bâtiment avec la nouvelle désignation, les coûts vont exploser. On ne sera plus à un dépassement de 34 %, mais bien au-delà ! », insiste le maire. « Les citoyens s’attendent à ce qu’on fasse bon usage des fonds publics et avec raison ! La décision responsable, dans le contexte de nos engagements financiers pour les prochaines années, était d’ériger un nouveau chalet de service, mieux adapté aux besoins actuels et futurs de la population. En plus, un nouveau bâtiment aurait permis une utilisation à l’année. Ça nous permettait même de penser à un nouveau projet de patinoire réfrigérée dans le parc. Avec l’annonce du ministère, ce ne serait plus possible. »

Le maire rappelle que le processus actuel est déjà sous pression pour respecter les délais nécessaires à l’obtention des subventions du Programme d’aide financière aux infrastructures récréatives et sportives (PAFIR). En forçant la Ville à relancer un nouvel appel d’offres intégrant les exigences patrimoniales, le MCC retarderait de façon significative la réalisation du projet de bâtiment et de la piscine. De plus, toutes éventuelles modifications à la restauration auraient besoin d’obtenir l’assentiment du MCC.

On va priver encore pour combien d’années la population du quartier Saint-Marc d’un site de baignade bien aménagé et agréable à fréquenter? Pour un quartier à haute densité et défavorisé où les possibilités d’installer une piscine à même sa cour sont limitées, c’est un facteur non négligeable. D’autant que pour ce quartier, le parc
« Saint-Marc » et sa piscine sont partie intégrante du quotidien et des habitudes des résidents.

« Je ne m’explique pas cette situation. Je crois que lorsque le ministre a pris sa décision, il n’avait peut-être pas toute l’information en main quant aux études réalisées, à l’importance du site pour le quartier, aux coûts et à l’impact. Car on va se le dire, le fait de conserver la vespasienne nous oblige à revoir les plans pour la nouvelle piscine aussi. En attendant, on a un chantier dans notre parc », poursuit le maire.

La Ville interpelle directement la députée Marie-Louise Tardif afin qu’elle relaie le message auprès du ministre Mathieu Lacombe ainsi qu’au premier ministre François Legault. « Je suis prêt à me joindre à elle pour toute rencontre afin qu’on puisse faire valoir notre point. Il est encore temps de rectifier le tir », conclut Michel Angers.

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