Agrile du

frêne

Problématique liée à l’agrile du frêne

Principalement présent dans le sud-ouest du Québec, en Ontario et dans une bonne partie des États-Unis, ce coléoptère cause de nombreux dommages aux frênes. Les larves de ces insectes creusent des galeries sous l’écorce, empêchant la circulation de la sève et causant la mort de l’arbre.  Des détections effectuées en 2022 dans différents secteurs de la Ville de Shawinigan démontrent que l’agrile du frêne est désormais présent sur le territoire. Des indices laissent croire que l’infestation a dû débuter entre 2019 et 2021.

Comment reconnaître un frêne?
Très abondant en milieu urbain, le frêne est l’un des seuls arbres feuillus qui possède des feuilles composées opposées. Ses feuilles sont composées d’un nombre impair (5 à 11) de folioles.

Chaque feuille et chaque branche sont jumelées à une autre feuille de l’autre côté, au même niveau. Les folioles des frênes ne présentent pas de dents, elles sont de forme ovale et se terminent en pointe. L’écorce des frênes peut varier en couleur ou selon l’âge de l’arbre.

L’agrile du frêne s’attaque à toutes les variétés de frêne.

Qu’est-ce que l’agrile du frêne?

Originaire d’Asie du Sud-Est, l’agrile a été découvert en 2002 en Amérique du Nord, puis en 2011 pour la première fois à Montréal.

Il s’agit d’un insecte vert métallique qui mesure entre 1 et 3 cm de longueur. Les larves ressemblent à un vers blanc plat avec angles latérales et peuvent mesurer jusqu’à 3 cm de long à leur dernier stade de croissance.

L’agrile du frêne ne s’attaque qu’aux frênes en Amérique du Nord. Au stade adulte, l’insecte cause uniquement des dommages esthétiques en se nourrissant des feuilles. Ce sont leurs larves qui détruisent les frênes en se nourrissant d’une couche située sous l’écorce appelée phloème. C’est dans cette couche que circule la sève élaborée qui transporte notamment les sucres créés par la photosynthèse et les éléments minéraux essentiels à la santé de l’arbre. Les larves creusent des galeries et bloquent la circulation de la sève et causent la mort du frêne en 2 à 5 années selon de la vigueur de l’arbre.

On aperçoit l’adulte entre la mi-mai et la fin d’août. Après leur émergence, les adultes se rejoignent au sommet des frênes pour se nourrir et s’accoupler. Les femelles vont ensuite pondre jusqu’à une centaine d’œufs dans les fissures de l’écorce d’un frêne. Après l’éclosion, les jeunes larves pénètrent sous l’écorce et creusent des galeries dans le phloème pour se nourrir. Les larves passent ensuite par cinq stades avant de se transformer en adulte, ce qui prend entre une à deux années pour être complété.

Comment éviter ou limiter la propagation?

Pour éviter ou limiter la propagation de l’agrile du frêne, la vigilance de chacun s’impose.

  • Ne déplacez jamais du bois de chauffage. Achetez-le localement. Le transport de bois est le premier vecteur de la propagation;
  • Gardez l’œil ouvert et observez régulièrement les frênes.
Symptômes et signes d’infestation

L’agrile étant un insecte discret, un frêne infesté peut avoir l’air en parfaite santé. Lorsque des symptômes et signes d’infestation apparaissent, le frêne est déjà gravement infesté. Voici les principaux symptômes à surveiller :

  • Diminution de la densité du feuillage;
  • Perte des feuilles au niveau de la cime en descendant vers le bas;
  • Trous d’émergence particuliers à l’agrile, soit en forme de « D »;
  • Présence de galeries en « S » sous l’écorce;
  • Développement de pousses adventives à la base du tronc;
  • Fentes verticales sur le tronc.

Certains symptômes n’étant pas spécifiques à l’agrile, il est pertinent de vous faire accompagner par un professionnel compétent. Consultez la liste des arboriculteurs membres de la Société internationale d’arboriculture du Québec au www.siaq.org.

Vous avez identifié ces symptômes?

Selon l’état de l’arbre, vous avez deux options d’intervention, soit le traitement ou l’abattage. Référez-vous aux sections suivantes pour en savoir plus.

Traitement du frêne

Si le frêne présente moins de 30 % de dépérissement ou semble en parfaite santé, il est recommandé de privilégier un traitement antiparasitaire homologué. Il est peu probable qu’un frêne non infesté le demeure, d’où l’importance d’agir en prévention, lorsque possible, pour allonger sa durée de vie. Le traitement de l’arbre ne permettra pas d’empêcher l’agrile de l’attaquer, mais compromettra en effet sa croissance, ce qui permettra de limiter les dégâts et de favoriser la conservation du frêne.

Les citoyens sont invités à se renseigner sur les méthodes de lutte contre l’agrile du frêne homologuées telles que l’insecticide systémique TreeAzinMD ou le système FraxiProtecMD auprès de professionnels certifiés (ex. : arboriculteurs, ingénieur forestier).

Consultez la liste des arboriculteurs membres de la Société internationale d’arboriculture du Québec au www.siaq.org.

Abattage du frêne

Tout frêne mort ou dont 30 % et plus des branches sont atteintes de dépérissement est généralement considéré comme trop attaqué pour être sauvé par des traitements et devrait être abattu. Pour abattre un frêne infecté, vous devez obligatoirement obtenir un permis d’abattage (gratuit). Aucune preuve d’infestation n’est requise, mais il est demandé au demandeur de spécifier dans la demande l’état actuel de l’arbre (sain ou malade, avec indices d’infestation observés le cas échéant), à des fins de suivi de la progression de l’agrile.

Pour effectuer une demande de permis d’abattage, cliquez ici et choisissez l’option Résidentiel – arbre malade ou mort.

Le frêne peut être abattu ou élagué à tout moment de l’année, mais il est recommandé de privilégier la période d’hivernation de l’agrile, soit entre le 1er octobre et le 15 mars. En dehors de cette période, la dispersion de l’insecte peut se trouver favorisée et les plaies de coupes fraîches peuvent attirer les femelles qui cherchent des lieux où pondre leurs œufs. Bien qu’il ne soit pas requis de la retirer, la souche doit être rabattue au niveau du sol. Les résidus de frêne d’un diamètre inférieur à 20 cm devraient être immédiatement déchiquetés sur place. L’ensemble des résidus, peu importe leur taille, devront être acheminés vers un établissement à même de les gérer, préalablement spécifié dans la demande de permis.

Établissements appropriés en Mauricie (frais applicables) :

  • Écocentre (Shawinigan) | 819 373-3130 (citoyens seulement)
  • BRQ Fibres et broyures (Trois-Rivières) | 819 693-9797
  • Groupe Bellemare (Trois-Rivières) | 819 379-2535

Notez que les résidus de frêne ne sont pas acceptés lors de la collecte spéciale des résidus verts. 

Shawinigan fait partie de la zone réglementée par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) pour éviter la propagation de l’agrile. Il est permis de déplacer du bois de frêne à l’intérieur de la zone, mais interdit de déplacer tout produit du frêne et toutes les essences de bois de chauffage vers une destination située à l’extérieur de cette zone. Pour plus d’information sur l’agrile du frêne et les zones réglementées, consultez la page sur le site Web de l’ACIA.

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